Bulletin de conjoncture de décembre 2022

Contrainte par l’envolée des coûts (matériaux, énergie) qui a amputé son volume d’activité, la production des Travaux Publics se contracte de -6,4% en 2022 par rapport à 2021 en dépit du redressement de fin d’année. L’horizon reste gris car les efforts d’investissements espérés à cette période de mi-mandat se font toujours attendre. Dans ce contexte, une nouvelle érosion de l’activité TP est anticipée pour 2023, même si l’atténuation récente des tensions inflationnistes et la résistance de la situation financière des collectivités territoriales sont des signaux encourageants. Une véritable accélération du cycle d’investissement des pouvoirs publics reste toutefois déterminante pour inverser la tendance et éclaircir les perspectives du secteur.

Un réveil timoré en fin d’année, la baisse globale n’est pas endiguée

Malgré un recul d’activité de -1,2% en décembre par rapport au mois précédent (données cvs-cjo, en volume), le 4ème trimestre 2022 s’inscrit en hausse de +5,1% comparé au 3ème trimestre 2022. Faisant suite à la baisse prolongée des travaux réalisés entre février et août, l’activité s’est redressée depuis septembre mais plafonne sans véritablement décoller. De fait, l’année 2022 s’achève sur une diminution de la production de -6,4% en euros constants. En effet, même si le chiffre d’affaires du secteur progresse en euros courants de +2,7% cette année, la hausse historique des coûts de production (+9,8% sur 12 mois glissants à fin novembre d’après l’index TP01) bride la croissance de sa production réelle.

Des prises de commandes erratiques et atones

Après leur rebond en novembre, les marchés conclus en décembre chutent sur un mois de -17,9% et retombent à leur niveau le plus bas de l’année. Cette instabilité des prises de commandes caractérise l’année 2022 qui se conclut sur une baisse de -3,1 % en cumul depuis janvier comparé à 2021. En l’absence d’une véritable dynamique pérenne des investissements, notamment de la part de la clientèle publique, les chefs d’entreprises restent prudents sur leurs perspectives d’activité à court terme dans l’enquête d’opinion INSEE/FNTP publiée en janvier 2023.

Tassement de l’emploi salarié et recul des heures travaillées

Orientés à la hausse en 2021, les effectifs ouvriers permanents stagnent en 2022 (-0,7%) sous l’effet de l’érosion de la production des Travaux Publics et des difficultés de recrutement. Avec une baisse légèrement plus prononcée, le volume des heures travaillées recule au global de -1,1% compte-tenu de la diminution de -1,3% pour les ouvriers permanents et de la stabilisation des heures intérimaires (-0,1%) qui chutent néanmoins en fin d’année (-10,2% sur 3 mois glissants).

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Thématique:

Economie