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Les collectivités locales sont nos premiers clients (41% de l’activité) et la reprise de leurs investissements explique pour une large part le regain d’activité partagé par toutes les entreprises et sur tous les territoires. L’investissement public local est reparti à la hausse depuis 2017 et devrait encore progresser significativement en 2019, dernière année pleine du mandat municipal et intercommunal. La plupart des voyants sont au vert : les collectivités se sont reconstituées des marges de manœuvre financières et sont dans la phase la plus dynamique du cycle électoral en particulier pour le bloc communal (année pré-électorale). Les départements, s’ils sont encore dans une situation contrainte, devraient eux aussi inverser la tendance en 2019 et accroître leurs dépenses d’investissement. Selon les estimations du Projet de loi de finances, l’investissement local (hors Grand Paris) devrait continuer de progresser sur un rythme d’environ +5%, d’autres analystes étant plus optimistes avec des anticipations de l’ordre de +7% en valeur.
Au-delà de 2019, la situation est nettement plus floue. La réforme de la fiscalité locale, qui modifiera les ressources des collectivités, ainsi que leur comportement face à la trajectoire prévue pour elles par l’Etat, en termes d’excédents et de désendettement, soulèvent beaucoup d’incertitudes. Selon nos premières anticipations, l’investissement local pourrait se stabiliser en 2020 avant une baisse (dont nous ne pouvons encore évaluer l’ampleur) en 2021.
Les investissements de la Société du Grand Paris vont poursuivre leur montée en puissance en 2019 et 2020 avant d’atteindre leur rythme de croisière (à environ 4 Md€/an). Ils resteront une locomotive pour l’activité en région francilienne.
Les grands opérateurs, que ce soit dans le domaine des mobilités, de l’énergie et du Très Haut Débit, constitueront un socle d’activité solide au cours des prochaines années. Dans le domaine ferroviaire, l’activité de régénération, bien qu’encore très insuffisante compte tenu des besoins massifs, est annoncée en progression tandis que du côté des sociétés autoroutières, le plan de relance de 2015 atteint son rythme de croisière. Il devrait être complété par de premiers travaux liés à l’accord intervenu cet été pour un second plan d’un montant de 700 M€.
Du côté de l’énergie, au-delà des investissements récurrents sur les réseaux de transport et de distribution, ce sont surtout les investissements liés à l’installation des nouveaux compteurs Linky qui progresseront le plus. Mais c’est du côté du Très Haut Débit (THD) que les vrais relais de croissance sont attendus pour les Travaux Publics avec la montée en puissance du plan France Très Haut Débit jusqu’en 2020 puis le maintien d’une activité soutenue (surtout dans les Réseaux d’initiative publique –RIP) jusqu’en 2022.
Si bien que la dynamique globale des grands opérateurs sera forte : nous estimons qu’elle progressera de + 12%, principalement sous l’effet de l’accélération des chantiers du Grand Paris Express.
Du côté État, le budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) devrait atteindre 2,7 Md€ en 2019 selon le projet de loi d’orientation des mobilités (+ 300 M€ par rapport à 2018). Toutefois, la visibilité attendue avec cette loi n’est toujours pas au rendez-vous en raison de ses multiples reports. L’AFITF n’a ainsi toujours pas de budget pour 2019 puisque son vote, initialement prévu en décembre, a été reporté à la fin du mois de janvier. Nous restons donc positifs sur l’évolution attendue du budget de l’AFITF mais alertons sur ses lourdes incertitudes : revenus des amendes de radars automatiques très en retrait par rapport aux prévisions (-200 M€ en 2018 en raison notamment d’actes de vandalisme généralisés au second semestre) et gel de la TICPE obligent à trouver des solutions de façon urgente pour équilibrer le budget de l’AFITF et lui permettre d’honorer ses crédits de paiement. Malgré toutes ces incertitudes, nous retenons une hypothèse de budget de l’AFITF volontariste pour 2019 avec une progression des crédits infrastructures (hors achat de matériel roulant) de +7%.
Ce sont surtout les investissements privés, en particulier les travaux de VRD liés au bâtiment, qui donnent les plus forts signaux de ralentissement à court terme. Le fort retournement des permis de construire pour le logement neuf et le tassement des permis pour les locaux non résidentiels laissent entrevoir à horizon fin 2019/début 2020 un ralentissement possible de cette activité qui avait été porteuse ces dernières années.
La hausse du secteur privé est estimée à +3% en valeur en 2019, une évolution qui serait donc quasi entièrement portée par une hausse des coûts plutôt que par les volumes de travaux.
La hausse des coûts de production très marquée en 2018 devrait en effet se poursuivre en 2019. La pression à la hausse sur les prix des matériaux, mais aussi sur les salaires, compte tenu de la contrainte sur le recrutement, devrait en effet rester forte. Si la hausse de la fiscalité sur le GNR a été écartée par le gouvernement pour 2019 (elle aurait eu un impact sur les coûts de 2 points supplémentaires), les tensions inflationnistes seraient, dans une estimation basse, de l’ordre de +2,5% en 2019 pour le secteur des Travaux Publics.
Dans ce contexte de croissance, le sujet du recrutement, revenu en force depuis 2017 après la perte de 30 000 salariés permanents depuis 2008 va continuer à s’imposer en 2019 du fait de différents facteurs :
L’Ile-de-France demeure un véritable « aspirateur » pour la main d’œuvre de régions limitrophes (effet chantier du Grand Paris) mais des difficultés de recrutement remontent également de multiples régions (en particulier pour les grandes métropoles). C’est pour cette raison que la FNTP a initié, fin 2018, une campagne de communication intitulée #FranchementRespect et destinée à faire connaître et à rendre attractif les métiers aux jeunes. Cette campagne va se renforcer dans les prochaines semaines pour convaincre les jeunes qui font leurs premiers choix d’orientation de choisir les Travaux Publics. Aujourd’hui 300 000 salariés travaillent dans les entreprises de TP tous types de contrats confondus.
Ces embauches se poursuivront s’il n’y a pas de retournement brutal de conjoncture dans les prochaines années. Dans un scénario d’activité favorable, nos entreprises de Travaux Publics auront besoin de recruter 200 000 collaborateurs dans les 5 prochaines années.
Les besoins sont criants après une décennie de sous-investissement et de sous-entretien. L’investissement en infrastructures est garant de développement économique, de cohésion territoriale et d’un certain niveau de qualité de vie exigés par les Français dans tout ce qui fait leur quotidien : mobilité, accès aux services, à un mode de développement plus durable, au numérique, alimentation en eau et en énergie...
Eau (1 million de km de réseaux d’eau potable, 380 000 km de réseaux d’assainissement)
Routes nationales (11 500 km de routes, 12 000 ponts, 1,2 % du réseau, 18,5 % des trafics)
Routes collectivités locales (1,07 M de km de routes, 170 000 ponts, 98 % du réseau,
66 % des trafics)
Patrimoine ferroviaire (49 000 km de voies, 25 000 appareils de voies, 32 000 ponts ferroviaires, 10 500 ponts routiers, 15 500 passages à niveau, 1 570 tunnels, 1 200 passerelles…)
Eclairage (9 millions de points lumineux)
Couverture numérique
Les attentes des Français :
Quelques souhaits pour ce début 2019 en liaison avec les événements qui vont scander ces six prochains mois : « grand débat national », discussion au Parlement du projet de loi d’orientation des mobilités, élections européennes.
Le « grand débat national » se déroulera dans les territoires. Nous avons la conviction que les solutions pour rétablir de la cohésion territoriale et pour apporter une partie de la réponse au mouvement des gilets jaunes passeront par l’échelon local et par l’investissement en infrastructures. Pour y parvenir, il faut encourager les collectivités à investir et à expérimenter.
L’expérience du cycle électoral local actuel (depuis 2014) démontre à quel point l’investissement local est vital pour les territoires. En 2014, le triple impact de l’effet cycle, de la baisse des dotations et de la réorganisation territoriale a été dévastateur sur l’investissement. En corollaire, les conséquences sur les infrastructures elles-mêmes et sur la dégradation de la qualité de services pour nos concitoyens ont été très fortes.
Comment ne pas reproduire ces effets néfastes en 2020-2021 et comment soutenir l’investissement local ?
Le projet de Loi d’orientation des mobilités qui a soulevé des enjeux et des attentes importantes depuis plus d’un an sera enfin discuté au Parlement ce printemps : ce sera la première fois qu’une loi de programmation des infrastructures de transport sera votée. En fixant les grandes priorités d’investissement de l’Etat pour les 5 prochaines années et une trajectoire de financement, cette loi constituera une avancée importante pour la politique d’infrastructures.Mais le texte du projet de loi est incomplet en l’état. En dehors même du fait que la trajectoire financière inscrite dans la loi d’orientation des mobilités est aujourd’hui menacée par les mesures budgétaires prises pour répondre aux revendications des « gilets jaunes », il est essentiel qu’une ressource pérenne supplémentaire de l’ordre de 500 M€/an soit affectée à l’Agence de financement des infrastructures.
Face au creux de financement inexplicable au regard des besoins, tel qu’inscrit dans le texte à partir de 2021, la FNTP demande qu’une revoyure dès 2020 de la trajectoire soit actée pour maintenir un niveau d’investissement a minima à 3Md€ par an (scénario intermédiaire du COI). La disparition du Conseil d’orientation des infrastructures dans la version présentée en Conseil des ministres est incompréhensible et nous proposons que la création de ce Conseil soit réintroduite dans le texte avec une mission renforcée d’études, de suivi, d’alerte et de programmation. Pour répondre aux besoins d’entretien et de modernisation des infrastructures, de nouveaux modèles de financement doivent également pouvoir être étudiés (sociétés de projet, contrats de performance etc.) Enfin, à l’image de ce qui vient d’être voté en Allemagne (loi d’accélération des projets d’infrastructures), une simplification des procédures et une lutte contre les recours abusifs est à prévoir dans le texte.
Les élections européennes doivent être l’occasion d’une réflexion sur nos projets communs. Chaque pays de l’Union est face à des enjeux cruciaux en matière d’entretien de ses infrastructures, de mise en œuvre des transitions écologiques et numériques. Ces investissements construiront l’Europe de demain. Il y a une différence entre s’endetter pour préparer l’avenir et s’endetter pour financer des dépenses de fonctionnement. Ne devrait-on pas sortir le financement de grands projets d’infrastructures d’intérêt européen des critères de stabilité (déficit/dette), de façon à lever les freins qui aujourd’hui bloquent certains investissements ?