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Les entreprises comme les citoyens ne doivent pas tout attendre de la loi pour faire face à l'urgence climatique. Avec plus de 50 % des émissions de CO2 liées à leur usage, les infrastructures sont en première ligne. Étonnamment, le projet de « loi climat et résilience » ne contient
pas de dispositions visant à développer massivement les infrastructures vertes dans notre pays. De l'aveu même de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, le compte n'y est pas pour répondre à la stratégie nationale
bas carbone.
Conscient du rôle déterminant qu'il a à jouer, et pour la première fois dans l'histoire industrielle française, le secteur des travaux publics dans son entier a donc décidé de répondre au défi écologique qui se pose à tous. Si c'est d'abord une question de responsabilité collective, c'est aussi une nécessité pour anticiper l'avenir de la filière et réussir sa transformation.
Pour ce faire, elle a sollicité un audit inédit réalisé à l'échelle de l'ensemble de la filière par un cabinet indépendant. Ce dernier révèle que si l'activité du secteur représente moins de 4 % des émissions équivalent carbone en France (24,1 mégatonnes équivalent CO2), ce chiffre monte jusqu'à 54 % (350 mégatonnes équivalent CO2) lorsque l'usage qui est fait des infrastructures est pris en compte.
Sur ces 4 %, l'enjeu est de ne pas retomber dans les engagements habituels sans lendemain et sans capacité à peser concrètement dans le quotidien de chaque entreprise. Le secteur y travaille activement, avec comme horizon proche d'aboutir à un véritable programme de
solutions écologiques dans « l'acte de construire », capable d'embarquer et de mettre à niveau l'ensemble des 8.000 entreprises des travaux publics. Le génie civil français se met au service de la transition écologique.
Cette étude démontre en outre de façon spectaculaire que la transition écologique ne pourra pas se faire sans investir massivement dans des infrastructures vertes et en assurant la conversion environnementale des infrastructures existantes. Il faut en faire la priorité d'actions pour garantir notre transformation écologique.
Cela nécessite de la méthode et une vision stratégique, qui malheureusement fait défaut actuellement. Il règne en effet une atmosphère de défiance et de désorganisation anxiogène autour des grands projets d'infrastructures qui sont aujourd'hui pris injustement comme boucs émissaires. C'est ainsi que, d'un côté on souhaite limiter les vols aériens et, de l'autre, on retarde la construction de lignes à grande vitesse indispensables au désenclavement de certains territoires, comme à Toulouse ou à Perpignan. C'est ainsi que, d'un côté on veut promouvoir les transports en commun, mais que sont stoppés des projets comme le Charles de Gaulle Express, condamnant par la même occasion les habitants de la grande couronne qui empruntent quotidiennement le RER B et qui préféreront utiliser leurs véhicules.
C'est ainsi que l'on abandonne des projets de contournement routier, pourtant nécessaires à la diminution de la présence de la voiture en centre-ville, sans alternative immédiatement disponible pour les usagers impactés. C'est ainsi que l'on prétend que le fret ferroviaire est une alternative écologique au transport routier de marchandises, mais que l'on ralentit depuis des années l'avancée du Lyon-Turin et que le ferroviaire souffre d'un sous-investissement chronique depuis des décennies.
L'heure d'un new deal écologique en matière de politique d'infrastructures a sonné. La filière des travaux publics va devoir s'organiser pour structurer le besoin en formation à des milliers d'emplois qui n'existent pas encore ou à d'autres qui vont évoluer substantiellement. Le numérique, par exemple, permettra de mieux contrôler l'usure des infrastructures et de mieux rationaliser les opérations de maintenance, moteurs colossaux d'économies et de sobriété carbone. C'est ainsi tout un secteur qui s'engage résolument dans la voie de la transition écologique, avec volontarisme et pragmatisme. Aux pouvoirs publics de jouer leur partition en définissant un cap clair et ambitieux.