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Ce constat d’échec, nous sommes nombreux à le partager, et souvent depuis longtemps. Et je suis heureux que le Président de la République fasse de la formation un des principaux chantiers de son début de mandat, après le vote des ordonnances réformant le droit du travail. C’est un signal fort adressé à notre pays qui a besoin de retrouver confiance en lui-même pour construire une croissance durable et solide. La question de la formation tout au long de la vie est incontestablement au cœur du défi à relever.
Les raisons de l’échec actuel de notre système sont connues et clairement identifiées, et les réformes successives n’y ont rien changé, ou si peu. La multiplicité des acteurs (Etat, Régions, entreprises, OPCA, Chambres consulaires, Pôle Emploi …) et l’émiettement des compétences, combinés avec l’enchevêtrement des circuits de financements ont rendu, au fil du temps, le système totalement opaque et illisible, et par conséquent inefficient. Dans le même temps, ces dysfonctionnements l’ont éloigné de l’entreprise, et de ses besoins. Et cela au détriment de la compétitivité de notre économie et de l’emploi sur nos territoires.
Remettre à plat tout le système de formation, de l’apprentissage à la formation professionnelle continue, relève maintenant de l’ardente obligation. Il ne faut pas se voiler la face sur la difficulté de l’exercice, compte tenu de la diversité de nature des différents intervenants concernés par la réforme : entreprises, partenaires sociaux, Régions, Education nationale … mais nous avons une responsabilité et un devoir collectifs d’aboutir et de réussir. Parce que c’est l’intérêt même des salariés, autant que des entreprises.
Pour cela, il faut s’en remettre à quelques principes simples. D’abord, la transparence et la simplicité des compétences et des financements doivent redevenir la règle. L’opacité et la complexité ne sont jamais bonnes conseillères. De ce point de vue, l’approche du Gouvernement consistant à vouloir identifier des pilotes (branche, Etat, entreprise, Région), des publics cibles (jeunes, actifs, salariés, demandeurs d’emploi) et des financements dédiés me va bien et me parait de nature à éclaircir le paysage.
Dans le même esprit, nous devons regarder la réalité en face et remettre les besoins des branches professionnelles et des entreprises qu’elles regroupent au centre du système de formation. Il ne sert à rien de former des jeunes à des métiers en voie de disparition, de dispenser des formations exotiques à des salariés qui n’en ont pas besoin ou de préparer des chômeurs à des métiers qu’ils n’exerceront jamais. Partons des besoins réels de l’économie et des entreprises, des besoins actuels et des besoins futurs. En intégrant que les compétences et les formations nécessaires vont changer dans les années qui viennent beaucoup plus vite que par le passé.
De ce point de vue, le Gouvernement peut s’inspirer des orientations qui ont été prises par une branche professionnelle, comme celle des travaux publics. Les exemples ne manquent pas, qu’il s’agisse de l’apprentissage dans nos centres où nos taux de réussite sont exemplaires, ou de la formation des demandeurs d’emploi à l’occasion de grands chantiers de TP, nous avons pris nos responsabilités. C’est encore le cas avec la gestion prévisionnelle de nos métiers et de nos formations que nous venons de lancer pour ajuster en permanence nos offres aux attentes et aux besoins des entreprises.
Pour résumer, il est urgent que notre système de formation fasse davantage de place aux entreprises et aux acteurs économiques. A l’évidence, elles en feront bon usage … pour le bénéfice de tous.
Tribune de Bruno Cavagné, parue dans le numéro 951 de la revue RGRA