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Les facturations de nos entreprises connaissent une fragile stabilité sur les neuf premiers mois de l’année. Plusieurs causes à cela :
Elles progressent en cumul depuis le début de l’année de +7,6% avec un effet « Grand Paris » important. Dans plusieurs régions, on observe aussi cette accélération au niveau des Métropoles, en lien notamment avec le démarrage de projets de transport urbain.
Depuis maintenant quatre trimestres, le moral des chefs d’entreprises concernant leurs perspectives d’activité s’améliore. Ce qui était particulièrement vrai pour la clientèle privée l’est désormais aussi pour les collectivités locales.
Les appels d’offres marchés publics, qui sont un bon indicateur pour l’activité des prochains mois, progressent de +3,2% à fin septembre en cumul depuis le début de l’année
Les collectivités locales sont nos premiers clients (41% de l’activité) et la reprise de leurs investissements est la condition d’un regain d’activité partagé par toutes les entreprises et sur tous les territoires.
Plusieurs facteurs sont favorables à la hausse de la dépense Travaux Publics des collectivités :
Mais elles seront maintenues sous contraintes par l’Etat (économies demandées et ratio d’endettement). C’est pourquoi nous tablons sur une reprise plus modérée de l’investissement TP des collectivités que lors des cycles électoraux précédents : + 3% (hors Grand Paris).
Côté Etat, le budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) sera voté en décembre mais selon les premiers éléments communiqués, il devrait atteindre 2,4 Md€ (au lieu de 2,2 Md€ en 2017), soit une hausse de 9% en 2018.
Il progresserait essentiellement sous l’effet d’un déplafonnement des recettes de TICPE qui lui sont affectées chaque année. En regardant le « verre à moitié vide », ce budget reste tout de même bien inférieur aux besoins de l’AFITF pour tenir engagements passés et projets annoncés (il faudrait pour ce faire entre 3 et 3,5 Md€/an selon les estimations du ministère des Transports). Il ne permettra pas de réaliser les Contrats de Plan selon le calendrier prévu mais il a le mérite de porter ses efforts sur l’entretien et la régénération des réseaux et sur les transports du quotidien.
Dès cette année l’effet Grand Paris a été massif sur les prises de commandes. L’impact se fera donc fortement sentir sur le chiffre d’affaires 2018. Il y a certes des facteurs d’incertitude : quels seront le niveau précis du budget 2018 de la SGP, la teneur des annonces gouvernementales sur le cadencement du projet, l’ampleur des décalages ? Néanmoins, l’année prochaine, les entreprises de Travaux Publics pourraient voir un accroissement d’environ 500 millions d’euros du chiffre d’affaires qu’elles réaliseront grâce aux travaux du Grand Paris Express par rapport à 2017.
Dans le même temps, si les investissements des grands opérateurs de l’énergie devraient rester stables, le plan fibre va tirer l’activité. Le plan de relance autoroutier signé en 2015 devrait également avoir des effets positifs. Si bien que la dynamique globale des grands opérateurs sera forte : nous estimons qu’elle progressera de +7%.
La commande privée, qui pèse en moyenne pour plus d’un tiers du chiffre d’affaires global du secteur, sera dynamique en 2018. Les indicateurs macro-économiques repassent au vert, l’investissement privé devant notamment retrouver son niveau d’avant-crise. La dynamique du bâtiment est désormais bien enclenchée, avec des taux de croissance à deux chiffres pour le logement neuf notamment. La bonne orientation des permis ne fait pas peser d’inquiétudes à court terme pour 2018. Les Travaux Publics devraient donc de nouveau bénéficier d’effets d’entrainement sensibles en 2018 que nous estimons à +3%.
Dans ce contexte, le sujet du recrutement revient en force pour de plus en plus d’entreprises. 2017 marque un retournement après la perte de 30 000 salariés permanents depuis 2008 avec 3 nouveautés:
Evidemment, l’Ile-de-France a un effet « aspirateur » pour la main d’œuvre de régions limitrophes mais des difficultés de recrutement remontent désormais de multiples régions (en particulier pour leurs grandes métropoles). Aujourd’hui 270 000 salariés travaillent dans les entreprises de TP dont 35 000 intérimaires.
2018 devrait être la première année depuis 7 ans de créations nette d’emplois permanents pour le secteur des Travaux Publics. Ces embauches s’amplifieront si la croissance s’affirme dans les prochaines années. Une croissance moyenne de 3% l’an permettrait de créer 25 000 emplois en 5 ans.
Une reprise pérenne et partagée sur l’ensemble des territoires est essentielle pour donner la visibilité nécessaire aux actions de formation et de recrutement du secteur. La profession est prête à s’engager en matière de formation,de recrutement, d’insertion. Cela sera possible si la visibilité sur l’activité s’accroît.
L’année 2018 augure d’une reprise de l’activité des entreprises de Travaux Publics. Mais qu’en sera-t-il après ?
Qu’il s’agisse de l’entretien et de la régénération des réseaux ou de la construction de nouvelles infrastructures, les besoins sont immenses. Répondre à la fois aux besoins du quotidien et lancer les infrastructures du futur est indispensable quand on affiche des ambitions en matière de cohésion sociale et territoriale, de transition écologique, de compétitivité et d’attractivité. Mais répondre aux besoins implique de résoudre une impasse financière : selon Elisabeth Borne, pour la seule mobilité, elle est a minima de 10 MD€ sur le quinquennat. Selon les calculs de la FNTP, pour répondre aux enjeux de la transition énergétique, près de 8 milliards d’euros (0,4 point de PIB) par an d’investissements additionnels seront nécessaires à horizon 2030. Pour le MEDEF, ce sont 10 MD€ supplémentaires par an qui devraient être investis dans les réseaux pour améliorer la compétitivité des territoires.
Comme vous le savez, à la demande du Président de la République, Elisabeth Borne, la ministre en charge des Transports a mis en place il y a quelques semaines un Conseil d'orientation des infrastructures. Il est composé de parlementaires et d'experts, présidé par Philippe Duron et j’en assure la vice-présidence.
Toutes les administrations de l’Etat sont sollicitées afin de mettre à jour le rapport Mobilité 21, de prioriser les projets, non pas pour en abandonner certains, mais peut-être pour les étaler dans la durée et réfléchir à de nouvelles pistes de financement. Si l’accent est mis sur les transports du quotidien, les projets seront regardés à l’aune de leur apport à la compétitivité économique du pays, de l’équité entre les territoires et du développement durable. C’est une approche qui me satisfait dans la perspective que ces travaux et recommandations, attendus début 2018, servent de base à la loi d’orientation sur les mobilités, prévue pour le premier semestre 2018. Avec la volonté de réaliser un texte « historique », à l’image de la loi d’orientation des transports intérieurs de 1982 (plus connue sous le nom de loi Loti), qui donne une vision claire d’une politique d’infrastructures, assorti d’un échéancier pour son financement. Ce sera la première loi de programmation en France en matière d’infrastructures de transport. Ce besoin de programmation existe aussi dans d’autres domaines de notre activité : énergie (avec la programmation pluri-annuelle), Numérique (Plan France très haut débit). Nous souhaitons aussi qu’une vraie réflexion ait lieu dans le domaine de l’eau qui doit faire face à des enjeux importants (vieillissement des canalisations, préservation des milieux aquatiques etc …)
Elles consistent avant tout à moderniser le cadre comptable public. Deux exemples :
Il n’y a pas une solution unique. Il s’agira d’arbitrer entre plusieurs types de recettes : TICPE, péage urbain, Eurovignette, taxe poids lourds, etc.
Le choix doit être possible, il ne l’est pas aujourd’hui. Pour faire ce choix, il y a toute une série de considérations politiques et socio-économiques à prendre en compte : qui doit payer le contribuable ou l’usager, quel est le rendement réel de la recette, à quelle échelle géographique doit-elle s’appliquer ? Quelles sont ses modalités de collecte et son coût de gestion ? Au cœur de toutes ces décisions se trouvera l’acceptabilité des nouvelles sources de financement et leur caractère plus ou moins indolore pour l’usager/contribuable.
La FNTP a fait plusieurs propositions à ce sujet mais si on devait en retenir une en particulier, l’utilisation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques -TICPE (ou de la contribution climat énergie) présente beaucoup d’avantages : c’est un prélèvement déjà existant, à assiette large, sans « empreinte physique » (portiques, péages). La fiscalité sur la route rapporte 41 MD€ à l’Etat. Moins de 15 reviennent vers les infrastructures routières. Un rééquilibrage n’aurait rien d’aberrant. Il faut trouver une solution pour « désengorger » budgétairement l’AFITF qui a besoin de retrouver des marges de manœuvre pour notamment accélérer les Contrats de Plan Etat-Région (CPER) et la régénération des réseaux.
Il est un thème sur lequel les blocages perdurent, c’est celui de la capacité de financement des grands projets et du poids qu’ils représentent dans la « dette maastrichtienne ». Les règles budgétaires sont aujourd’hui un obstacle majeur à la réalisation de ces projets pourtant à forte utilité économique, sociale et environnementale. Une possibilité serait de déconsolider budgétairement les projets d’investissement répondant à des objectifs européens : projets d’infrastructure à dimension européenne (Lyon-Turin, Canal Seine-Nord, GPSO, …), transition énergétique, Plan très haut débit européen…