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L’évolution de l’activité des entreprises de Travaux Publics (TP) est directement corrélée aux investissements publics effectués en France. Après un arrêt historique en 2020, le secteur des TP a connu un rebond de l’ordre de 10% en 2021. Malgré cette reprise, le retour au niveau d’avant-crise n’est pas encore atteint, avec une activité en 2021 en deçà de 3,8% par rapport à celle de 2019.
Avec la réalisation de chantiers qui n’avaient pas pu être effectués en 2020, les entreprises ont d’abord pu bénéficier d’un effet de rattrapage au printemps 2021. La dynamique s’est cependant essoufflée sur la deuxième partie de l’année avec une baisse d’activité de près de 10% entre le premier et le second semestre. Cette baisse s’explique principalement par l’atonie de la commande publique, avec des marchés conclus en repli de près de 20% par rapport à la même période en 2019.
Or, ce n’est qu’avec la reprise de la commande publique que le secteur pourra retrouver un rythme de croissance satisfaisant. L’absence de rebond des investissements publics devrait pénaliser encore l’activité au premier trimestre 2022 alors que la croissance sera également impactée par les contraintes subies par le secteur.
Les pressions inflationnistes pèsent sur l’activité du secteur qui, pour l’année 2022, ne devrait progresser que sur un rythme modéré de 1,5% en volume. Les entreprises de TP font à la fois face à des problèmes d’approvisionnement sur certains matériaux et à de fortes hausses de coûts de production avec un index Travaux Publics TP01 qui a bondi de +7,3% en un an.
Le manque de main d’œuvre contraint également la production de 44% des entreprises avec un manque de candidats tant du côté de l’emploi permanent que de l’intérim : les enjeux de recrutement sont majeurs pour les entreprises de TP.
Répondre à ces besoins importants de recrutement est d’autant plus crucial face à la nécessité d’investir la transition écologique. Le potentiel des infrastructures pour atteindre les objectifs climatiques que la France s’est fixée est sous-exploité. C’est ce qui ressort de l’étude que la FNTP a confié au cabinet Carbone 4... Les résultats en sont impressionnants : près de 50% des émissions carbone en France sont entraînées par l’utilisation des infrastructures. Aussi, la FNTP, dans la perspective de l’élection présidentielle d’avril 2022, présentera un vaste plan d’investissement dans les infrastructures visant la décarbonation et l’adaptation du pays au changement climatique, lors du Forum « Investir la transition écologique » qu’elle organise jeudi 24 février prochain.
« Avec leur niveau de trésorerie historiquement élevé et en s’appuyant sur les effets du plan de relance, les collectivités territoriales doivent maintenant assurer la reprise des investissements publics dès cette année, tant pour soutenir la reprise économique du secteur sur l’ensemble du territoire, que pour répondre aux enjeux de transition vers des infrastructures décarbonées. », commente Bruno Cavagné, Président de la Fédération nationale des Travaux Publics.