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Qui peut dire ce qu'il paie pour l'eau ? Personne ne le sait vraiment. En fait, il n'existe pas de chiffre référent pour tous. Le prix moyen de l'eau potable et de l'assainissement collectif est de 3,98 euros par m3 d'eau consommée mais les tarifs peuvent dépasser 6 euros. Ces inégalités de tarifs selon les régions et selon les conditions de traitements posent d'ailleurs question : ne devrait-on pas instaurer un système de péréquation, pour plus de clarté et d'équité ? Sans compter que la facture d'eau est souvent noyée dans le montant des charges de copropriété. Ce flou sur ce que l'on paye a un impact psychologique : chacun a le sentiment que l'eau est un bien primaire, gratuit, au même titre que l'air.
Ce n'est évidemment pas le cas. L'eau a un coût, on prétend d'ailleurs couramment que « l'eau paie l'eau ». Derrière cette formule lapidaire, il y a bien sûr le fait que le consommateur paie sa consommation, mais aussi qu'il paie la collecte, le traitement et la distribution de son eau pour qu'elle lui parvienne utilisable et potable et son assainissement pour qu'elle retourne à la nature nettoyée. En théorie, il paie aussi au travers de sa facture d'eau le coût d'entretien et de renouvellement des réseaux adéquats... mais en théorie seulement.
De fait, nos canalisations ont une durée de vie de 50 à 75 ans. Or, parce que le prix de l'eau n'intègre que partiellement le coût du renouvellement, nous connaissons aujourd'hui, en France, une vétusté des infrastructures qui a pour conséquence qu'un quart de l'eau potable part dans la nature.
On s'en offusque mais on ne se donne pas les moyens d'entretenir nos canalisations. Il y a bien une instruction administrative concernant les règles de la comptabilité publique locale qui oblige à prévoir d'amortir les infrastructures... sauf que la durée d'amortissement y est facultative. Il faudrait, pour cinquante ans de durée de vie des tuyaux, allouer chaque année 2% de la somme investie initialement à l'amortissement et ainsi anticiper son entretien. Ce qui est loin d'être le cas au regard du taux de renouvellement des infrastructures pratiqué : Il est de 0,60%, en moyenne, ce qui équivaut à un renouvellement des réseaux tous les... 167 ans !
Nous nous devons d'assurer la pérennité de nos infrastructures et donc du financement. Et pour cela nous devons éveiller l'usager sur le vrai coût de l'eau, mais aussi les pouvoirs publics. Élus et agences de l'eau doivent pouvoir engager ce travail de responsabilité face aux nécessaires dépenses de renouvellement des réseaux.
Ce n'est pas parce que nos canalisations sont enfouies et donc invisibles, qu'il faut oublier d'entretenir notre patrimoine sous-terrain. C'est une question d'écologie comme d'économie. Nous ne pouvons décemment pas accepter de gaspiller des milliards de litres d'eau à cause de mini fuites piquetant nos réseaux d'eau. C'est irresponsable face aux défis environnementaux qui se posent à nous. Les conséquences du réchauffement climatique, inondations ou sécheresse, nous imposent une maîtrise des flux.
Nous avons aujourd'hui à disposition des nouvelles technologies innovantes qui nous permettent de repérer les fuites ou de réguler les flux grâce à des capteurs intelligents. Investissons donc pour en finir avec le gaspillage. Si dès maintenant les moyens ne sont pas alloués à l'entretien de nos installations d'eau, nous allons laisser une dette grise à nos enfants qui devront mettre la main à la poche pour pallier nos insuffisances actuelles.