Des coûts de l’inaction alarmants
Avec la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes (tempêtes, ouragans, inondations, séismes…), les investissements d’aujourd’hui seront les économies de demain.
Selon une étude de l’Institut de Louvain, la France est le 2ème pays européens le plus exposé, derrière l’Allemagne et devant l’Italie. En 2015, l’indemnisation liée aux événements climatiques en France s’élevait à 1,5 milliard d’euros. En effet, les deux tiers des 36 000 communes françaises sont exposées à au moins un risque naturel.
La France est par exemple fortement exposée aux inondations, de par la longueur de ses façades maritimes et par le nombre des fleuves et cours d’eau qui la traversent : le coût des récentes inondations de juin 2016 s’est élevé à 1 milliard d’euros selon la Fédération Française de l’Assurance (FFA).
Le changement climatique est une réalité dont les effets s’aggravent. Une étude de la FFA de 2015 rapporte que les coûts cumulés des dégâts liés à la sécheresse, aux inondations, aux submersions marines et aux effets du vent sont estimés à 92 milliards d’euros au cours des 25 prochaines années, soit 44 milliards d’euros de plus que sur les 25 années précédentes (1988 – 2013).
Des ouvrages de protection trop méconnus et souvent en mauvais état
Près de 9000 km de digues protègent plusieurs millions de personnes contre les aléas des crues soudaines et des submersions marines en France métropolitaine.
Alors que les digues représentent des ouvrages essentiels à la protection des citoyens et des territoires, les deux tiers, soit 6 000 kilomètres, sont considérés en mauvais état.
De plus, avec un peu moins de 2 000 kilomètres sans gestionnaire attitré et le restant géré par environ 1 000 acteurs de nature très variée (avec des moyens financiers et humains très hétérogènes), leur gestion n’est pas optimisée.
Il est urgent de procéder à un inventaire précis du patrimoine et provisionner les investissements nécessaires à leur entretien. Selon le Centre Européen du Risque Inondation (CEPRI), le budget minimum pour effectuer des opérations d’entretien courant est de l’ordre de 2 500 à 5 000 € par kilomètre par an (hors travaux de réparation d’urgence ou de confortement important).
En savoir plus
- Ministère de la transition écologique et solidaire : Prévention des risques naturels et Prévention des inondations
- Géorisques : Base de données sur les risques naturels et technologiques
- France Digues : La gestion des digues en France
- Université catholique de Louvain : The international Disaster Database